samedi 13 octobre 2012

Cours de management stratégique


Les grands préalables au management stratégique

A- Les facteurs essentiels d’influence
                      Comme nous le savons parfaitement, le management des entreprises est tributaire de l'influence de multiples facteurs et phénomènes: économiques, sociaux, techno-scientifiques, environnementaux, ….etc. 
                      Les facteurs qui influencent au premier chef, sont :
· la mondialisation accélérée des activités humaines ;
· la puissance croissante de la techno-science; à savoir, les multiples sciences agissant 
  dans le cadre de leurs applications technologies.  
                      L'un et l'autre de ces facteurs intensifient la concurrence.

 1- La mondialisation
                  Elle se traduit par une globalisation des marchés, oblige les entreprises à chercher des débouchés de plus en plus lointains. De même, elle les contraint à acquérir des ressources de plus en plus éloignées.
                  Pareil élargissement de frontières, oblige les entreprises à acquérir des compétences nouvelles, et à se doter de capacités nécessaires, pour être plus flexibles, plus réactives.  
                  La globalisation en question, traduit l’imbrication des stratégies, des entreprises et des politiques économiques nationales, le tout baignant dans un marché mondial. Pareil processus d’interdépendance des décisions de gestion, s’est étendu jusqu’aux confins de la planète. Cela résulte, il faut le préciser, de l’intensité et de la vitesse croissantes des flux de capitaux, de biens, de services, de techniques d’informations, et de connaissances.


 2- La techno-science
                  Elle multiplie ses percées et ses applications dans tous les domaines du  savoir. En dépit de quelques protestations morales angoissées, la fameuse règle : "Tout ce qui est techniquement faisable, doit être réalisé" est largement pratiquée par tous les agents du progrés : les entrepreneurs, les chercheurs, et tous les décideurs et responsables politiques.
                  Dès lors, la maîtrise technologique devient une arme maîtresse, mais complexe et onéreuse, pour toutes les entreprises entraînées dans un jeu de rivalité plus intense.

      3- La concurrence se renforce:
                  Il ne s'agit plus d’une simple compétition commerciale, visant la conquête de nouveaux segments de marchés. La rivalité porte sur l’acquisition des ressources financières, humaines, des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être, et technologiques, dans un cadre international dont les limites reculent sans cesse.
                  Une telle intensification de la concurrence, conduit à l'hyper-compétition. À ce stade, la situation de toute entreprise devient fragile. Nul monopole, nul privilège, nulle barrière, ne protègeraint plus de la percée soudaine d'un concurrent qui détruirait, d'un seul coup, les avantages que les managers avaient patiemment construits.

B- La culture d'entreprise
      1- Les premières données
                  La culture d'entreprise, c' est ce qui est évident au sein de l' entreprise. Tellement évident qu'on finit par ne plus le voir. Pourquoi dans telle entreprise faut-il s'habiller sobrement ? Pourquoi dans telle autre, doit-on impérativement laisser la porte de son bureau ouverte ? "Parce qu'on a toujours fait comme ça", répond-t-on couramment. Ce n'est pas vraiment une réponse. Et pourtant, souvent, personne n' en a pas d'autres.
L'anecdote amusante des cinq singes enfermés dans une même salle, illustre parfaitement ce phénomène. Ainsi, la culture d'entreprise , c'est des manières de faire et de percevoir les choses dont on a oublié le pourquoi.
La culture d'entreprise, c'est aussi ce qui fait que chaque entreprise est unique. Il n'y a pas deux entreprises complètement semblables. Deux entreprises peuvent suivre la même stratégie, avoir les mêmes structures, recourir aux mêmes techniques de gestion, elles ont néanmoins chacune, leur propre culture qui les différencie l'une de l'autre.
"La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié", dit le dicton. On peut dire la même chose de la culture d'entreprise. Celle-ci ne figure pas forcément dans les chartes d'entreprise. La culture d'entreprise est plus dans les murs que sur les murs, et les murs ont une histoire. Les individus passent, les murs restent.
La culture d'entreprise est peu visible et peu saisissable. Résultat: bien souvent, les managers oublient de la prendre en considération. Combien d'entreprises ont rencontré des difficultés importantes par inadéquation de leur culture avec les exigences de leur environnement ? Combien de démarches de changement, ou de processus de rapprochement d'entreprises, ont échoué, faute d'avoir suffisamment pris en considération la dimension culturelle ?
Les managers commencent à se préoccuper de la culture de leurs entreprises, quand celle-ci devient un problème. De ce point de vue, la notion de culture a le même statut pour le management que celle de motivation. En effet, on se préoccupe de la motivation au sein de son équipe, seulement quand un, ou plusieurs de ses membres, n'est plus motivé, ou plus suffisamment.
Actuellement, la culture d'entreprise, pose problème au management dans deux types de situations :
·  les changements organisationnels;
·  les rapprochements d'entreprises tels que fusions, acquisitions... ..

      2- Des sociétés "archaïques" à l'entreprise d'aujourd'hui
Culture de la terre, de l'esprit, d'une société, d'entreprise. Au fil des siècles, le mot culture est accolé à des termes à la fois différents, et de plus en plus nombreux. C'est par analogie à la culture d'une société, objet d'étude des ethnologues, qu'on parle aujourd'hui de culture d'entreprise. On considère l'entreprise comme une microsociété particulière.
Les ethnologues recourent à la notion de culture pour caractériser la civilisation de groupes sociaux isolés constituant des sociétés globales en modèle réduit. Vivre dans une société humaine, c'est se soumettre à tout un ensemble de règles de conduite. Ces règles imposent ce qu'on doit dire ou faire, ne pas dire ou ne pas faire dans telle ou telle situation. Cela va de situations anodines et quotidiennes, comment saluer lors d'une rencontre par exemple, aux situations exceptionnelles, telles que naissance, mariage, deuil....
La notion de culture s'oppose à celle de nature. Toutes deux alimentent le débat philosophique sur les parts respectives du naturel et du culturel, présentes dans une société, ou à l'origine d'un comportement
Pour mieux distinguer la culture, nous pouvons mentionner les points particuliers suivants :
·  une culture apporte des modèles, des normes de conduite, et des styles de vie  
·  une culture est le plus souvent implicite;
·  une culture est partagée par tout ou partie d'un groupe ;
·  une culture résulte d'une histoire et se transmet dans le temps;
·  à une culture correspondent des manifestations symboliques, rites, mythes,tabous..

     3- Les entreprises aussi génèrent leur propre culture
Au même titre que les sociétés "archaïques" étudiées par les ethnologues, les entreprises, du fait de leur réalité humaine, sociale et historique, génèrent leur propre culture. Chacun a, plus ou moins consciemment fait l'expérience du fait culturel dans son entreprise :
·  "Comment fait-on ici pour... ?". Une partie de la réponse relève du domaine culturel.
·  "Comment s 'habille-t-on dans le service où je suis nommé ? Classique ou à la dernière mode ?
·  "Comment s'adresse-t-on à son responsable hiérarchique, et à ses collègues ? Tutoiement ou vouvoiement ?
·  "Quel ton, quel style et quelle présentation faut-il adopter pour rédiger une note demandée par la direction générale ?
On pourrait continuer cette liste de questions sur plusieurs pages sans épuiser le sujet. La culture d'une entreprise s'exprime dans, et par, une multitude de signes et de détails. Elle finit par tellement s'intérioriser, qu'on s' y soumet, l'utilise, ou, qu'on en joue sans même s'en rendre compte.

     4- La culture en tant que composante de l'organisation
Les entreprises sont des artefacts; ce sont des créations de l'homme. Et en cela, elles se différencient des sociétés étudiées par les ethnologues. Les entreprises sont des systèmes sociaux.
Porquoi un individu ou un groupe d'individus décide- t-il de créer une entreprise ? Pour obtenir un résultat qu'il ne pourrait obtenir seul. La division du travail chère à l'économiste A. Smith et au sociologue E. Durkheim, est au cœur de l'idée d'organisation.
Une entreprise poursuit un ou plusieurs buts: fabriquer des produits ou fournir des services à destination de clients, ou d'usagers, en échange de ressources, le plus souvent financières. Pour cela, elle attend des individus qui la composent, une contribution, à la fabrication des produits, ou à la réalisation des services. En échange de quoi, elle les rétribue, à partir des ressources issues de la vente des produits ou des services.
De manière très schématique~ on peut dire que toute entreprise a ainsi deux grandes catégories de problèmes à résoudre pour assurer sa survie et favoriser son développement :
·  s'adapter à un environnement, fournisseurs, clients, concurrents…. ;
·  intégrer des individus en son sein, c'est-à-dire mobiliser des énergies individuelles au service d'un projet collectif.
Pour résoudre ces deux grandes catégories de problèmes, les dirigeants déterminent des objectifs, dotent l'entreprise de structures, mettent en place des techniques de production et de gestion. Chemin faisant, l'entreprise se constitue un répertoire de solutions ayant fait leurs preuves, et progressivement partagées par la plupart de ses membres: la culture.
Ces éléments, objectifs, structures, techniques et culture, sont en interelation, les uns avec les autres, et forment un système, c'est- à- dire : un ensemble finalisé d'éléments en interaction. Ce système constitue l'organisatlon de l'entreprise.
      5- Culture et politique générale de l'entreprise
                  Dans toute entreprise, dans toute organisation, quelqu'elle soit, et sans aucune exception, il existe toujours des constantes et des réalités immuables: un ensemble de principes, de règles et de décisions orientant l'action. Tout cela constitue ce que nous appelons « Politique générale ».
                     Toutefois, ces idées directrices ne sont pas toujours exposées, dans le délai, sur un document auquel les gestionnaires de la firme peuvent se référer. La politique générale d'entreprise est, à vrai dire, peu souvent énoncée et plus rarement encoreexplicitée. Cependant, nul ne peut nier que l'intention existe et guide parfois l'action. Elle constitue en quelque sorte l'horizon permanent de 1'action.

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